Une rentrée très France Bleu...

   

Bonnet et Liberté !

        

Le 18 octobre 2004, 22 élèves de CM2 partent à la découverte de Strasbourg.

 

Deux découvertes  sont au programme :

 
La visite du célèbre  tableau d’Eugène DELACROIX (le 28 juillet ; la Liberté guidant le Peuple) qui a été transféré du musée du Louvre à celui des beaux-arts de Strasbourg pour trois mois.

Ainsi que celle de la cathédrale par d’insolites petits personnages qui en font l’histoire  

 

Apparemment rien de commun entre ces deux richesses culturelles d’époques et de conceptions si différentes. et pourtant      
                                               

    

 

L’emblématique bonnet Phrygien les relie bel et bien.

 

Concernant l’œuvre picturale, témoin vivant des Trois Glorieuses et de la recherche obstinée d’idées républicaines, il allait de soi qu’Eugène DELACROIX coiffe sa « Marianne » d’un tel couvre chef !
  

Mais quel rapport avec notre vieille cathédrale ? 
  

Ecoutez plutôt :

 

« Remontons le cours du temps.

Nous sommes en 1793, pendant la révolution, la flèche de la cathédrale est, elle aussi, coiffée d’un identique mais gigantesque bonnet rouge métallique. Celui-là même, rouge et recourbé vers l’avant, que portaient les esclaves  de l’Antiquité après leur affranchissement.

Le roi n’était plus là. Les révolutionnaires étaient, eux aussi, libres. Beaucoup de Strasbourgeois portaient alors cette coiffure symbolique.

Il leur semblait donc nécessaire d’en faire la publicité sur ce point culminant de 142 m.

Lorsque ceux qui voulaient supprimer le  Dieu chrétien et le remplacer par un Etre suprême  eurent détruit  en les martelant, plus de 300 statues de grès, ils levèrent les yeux vers la flèche. Les saints et les rois à cheval gisaient en morceaux sur le sol ; ils pensaient en avoir fini avec une religion inutile. Mais la flèche les dominait. Elle leur parlait de Dieu, de prières, d’inégalités, de vieilles histoires qui devaient disparaître.

« Ecoutez les amis, on va l’abattre, elle aussi. Nous sommes tous frères et égaux. L’égalité est un principe que même les monuments doivent respecter !»

Mais tous les Jacobins et les Feuillants ( révolutionnaires) n’étaient pas d’accord et surtout on ne savait pas trop comment s’y prendre pour la démonter. Sa construction avait été si longue et cette construction gothique était la plus haute du monde chrétien européen  de l’époque. La détruire pierre par pierre ou la faire sauter ? On opta finalement pour une autre solution. Au lieu de l’abattre on en ferait un porte-bonnet, une sorte de support publicitaire, idée astucieuse pour montrer au monde que  la France était en Révolution.

Mais alors, où donc est passé ce bonnet en tôle ?

Quand l’agitation révolutionnaire  fut calmée, on le redescendit, on le mit dans la bibliothèque du Temple Neuf, où,  dans la nuit du 24 Août 1870 il disparut dans l’incendie du bombardement allemand. »

 

Aujourd’hui, sur le côté Nord de la cathédrale, on voit un magasin d’antiquités qui se signale par une enseigne représentant « notre » flèche coiffée d’un bonnet Phrygien.

Il est certes bien plus petit mais cette histoire y est représentée.

 

Renseignements glanés dans l’ouvrage de

Julie Carpentier,

histoires de la cathédrale,

Editions Coprur
  

 
 

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